Street Photography (et les touristes!)

Le genre particulier de la photo de rue (appellation à laquelle j'ai toujours trouvé un relent péjoratif, lui préférant donc son équivalent anglophone), c'est celui qu'ont popularisé (sans jeu de mots) dans le monde entier d'immenses artistes comme Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou Willy Ronis, pour ne citer que des Français. Ce genre n'a jamais été ma spécialité, et de plus, avec les lois et les jurisprudences de plus en plus protectrices de la vie privée qui font qu'on ne peut plus guère photographier les gens que de dos (!), y compris sur la voie publique, je n'ai pas fondamentalement envie de m'y atteler...

Cependant, de temps à autre, j'aime bien faire ce genre d'image qui parle un peu de dérision, mais aussi d'auto-dérision, en émulant des photos que l'on voit çà et là sur internet ou ailleurs, prises à Venise ou ailleurs, et que j'appelle, comme nos amis américains, "artsy-fartsy", c'est-à-dire artisto-pédant (si vous êtes anglophone, je vous laisse le soin de remplacer le "d" par la lettre qui va bien...). Bref, voici quelques photos que d'autres appelleraient "d'auteur", et qui essaient juste de parler de nous et de nos contemporains, vénitiens ou de passage dans la lagune...

Celle(s)-ci, sans commentaire. Pas besoin...





Téléphoner dans la rue ou sur le vaporetto, rien de plus banal de nos jours, non ? Si. Sauf que, quand on est italien (et, quoi qu'on en dise, on est, au moins sous certains rapports, italien avant d'être vénitien), le faire comme il faut s'apparente à de l'art... D'abord, avez-vous noté qu'on maintient le telefonino à l'oreille avec le moins de doigts possible, afin qu'autrui voie bien qu'il s'agit d'un Blackberry, et pas d'un vulgaire GSM de Monsieur Tout-le-monde ? Cela demande déjà toute une maîtrise technique, hein ! Ensuite, il faut prendre garde de tenir le téléphone de la "bonne" main, autrement dit celle qui est attachée au poignet qui porte la montre, bien sûr ! Et cette montre, il faut bien prendre soin de la glisser (oh ! à peine, juste ce qu'il faut...) par-dessus la manche de la chemise, de manière à ce qu'elle reste toujours bien visible, permettant à tout le monde d'admirer une clinquante Breitling !

OK, c'est un des modèles les moins chers du catalogue, mais quand même ! Aldo Maccione pourrait en prendre de la graine, pour ne rien dire d'un certain président de la République... Je vous laisse déguster l'exercice de style.

Quant aux touristes à Venise... eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a du grain à moudre!

Vu depuis la fenêtre de notre salon: calories... rafraîchissantes?


La lectrice:


Anti-moustiques aux Giardini ex-Reali :


Les épuisés du campo Sant’ Agnese :


San Servolo: "Moi, l'art moderne, je m'assieds dessus!"


Une bière, un spritz... deux univers?


Ensemble, ou... isolés, chacun dans sa bulle? Les moyens modernes nous permettent de rester constamment en contact par-delà les océans... tout en ignorant ceux qui sont juste à côté de nous.


Le business des gondoles derrière les vitres du Hard Rock Café surplombant le bacino Orseolo:


Dinner at sunset :


Une grosse faim:


Un échantillon de ce que l'on voit, hélas! de plus en plus souvent: