Le cimetière de San Michele

Le cimetière de l'île de San Michele, entre Venise et Murano, est d'une superficie nécessairement limitée. Fruit de l'occupation napoléonienne qui a entraîné la fermeture de tous les cimetières plus ou moins insalubres qui émaillaient la ville même, San Michele est devenu si rapidement "surpeuplé" que les Vénitiens n'y peuvent plus aujourd'hui prétendre à davantage qu'un bail d'une ou deux décennies... sauf quelques grands personnages et les grandes familles patriciennes, bien entendu.

Dans les carrés "historiques", les plus anciens, la nature a quasiment repris le dessus :






Les quartiers plus récents sont bien plus manucurés :




Et certaines familles d'«artistes», même relativement peu connus, s'y permettent de très étonnantes libertés avec le dogme, telle cette famille Lardero-Potenza sur le caveau de laquelle deux femmes s'embrassent en une peu chaste étreinte, tout en se livrant à de peu catholiques préhensions de la croix...



Chassés plus tôt que prévu par l'heure de la fermeture, il faudra que nous y retournions... de préférence, un jour d'hiver, avec brouillard...!

Lors de vos visites, il ne faut pas manquer le crématorium, et, oubliant les stalles sur les murs, aller dans la pièce sur la gauche, qui est remarquable :

Dans la partie orthodoxe du cimetière (suivre le léchage vers la tombe de Diaghilew pour ne pas vous perdre !) qui est toujours d'une tranquilité apaisante, nous avons moult connaissances :


Le danseur, bien entendu, et sa collection de chaussons sans cesse renouvelée.

Igor et Vera Stavinski


Joseph Brodsky (les fumeurs penseront à lui laisser quelques blondes américaine, il apprécie toujours - en hivers la tombe fume) les poètes glisseront un mot dans la boite aux lettres.

Nous y avons même un peu de famille :