Première série en noir et blanc

Pour prendre à contrepied les couleurs vives et contrastées de l'été, j'ai pris certaines images en ayant délibérément à l'esprit de futurs tirages en noir et blanc. Les experts noteront l'influence de l'intéressant travail de Gabriele Gomiero...

Étroit, sombre et l'un sur l'autre... Tel est, bien souvent, l'habitat à Venise. Comme je l'ai déjà écrit, et sans parodier une publicité d'il y a quelques années, à Venise, le vrai luxe, c'est l'espace... et quand on n'a pas la chance d'en avoir, on a souvent peu de lumière, peu de chances d'évacuer l'humidité en hiver, et l'impression de manger quasiment dans le salon du voisin d'en face ! Difficile d'avoir des secrets, dans cette Venise-là...




San Zanipolo, au retour d'une expédition infructueuse pour visiter la corte sconta de Corto Maltese, cette "cour cachée, dite des Arcanes" que quelques copropriétaires impitoyables ont désormais fermée à tous les regards curieux...




La façade des Frari :




Le sotoportego Falier, où des milliers de touristes pressés passent tous les jours en route de la ferrovia à San Marco (à moins que ce ne soit l'inverse), en ignorant complètement l'histoire tragique du seul des 120 doges de Venise qui fut jamais décapité...




Un vera da pozzo (margelle de puits) particulièrement gracieux, inhabituel et ouvragé, sur le campiello del Pestrin :




Qui sait comment on nomme cette manière de travailler la pierre, si prisée à Venise, pour lui donner cette harmonieuse apparence de filins régulièrement toronnés ?




Un campanile vieux de quelques siècles, un lanternon qui ne compte, au plus, que quelques décennies, et la trace bien rectiligne du progrès qui griffe le ciel...

Le palazzo Marcello Pindemonte :


Comme son nom l'indique :

Les briques pluricentenaires de la Ca’ d’Oro :




La façade de San Giovanni Novo :

Le superbe puits de la corte Amadi, en inaltérable (ou presque) pierre d'Istrie, présente la particularité d'être orné de petits visages humains, aujourd'hui bien érodés par le temps —il faut dire que ce puits date du milieu du XVe siècle :

Un nizioleto dévoré par l'humidité...

La très médiévale calle della Madonna...



... et l'une des plus jolies perspectives, sur la fondamenta dell’ Abbazia (clin d’œil à Pratt et à son "papillon gnostique"... que je n'ai pas réussi à voir ) :

Un détail de la Scala Contarini del Bovolo, dont j'ai publié d'autres photos, en couleurs cette fois, dans ce sujet :

Juste une jolie balustrade en fer forgé, donnant sur un petit canal tranquille de Castello... Rien de spécial, une de ces petites choses de la Venise quotidienne que l'on note en passant et qui nous fait sourire...