La Ca’ Dario menace ruine

Mieux que n'importe quel discours, la photo ci-dessous montre l'état désastreux dans lequel se trouve aujourd'hui l'un des plus beaux palazzi du Grand Canal : pierres et parements disjoints, fenêtres de guingois, traduisent l'énorme travail structurel qui devra être fait pour rendre à cette demeure, seulement victime de sa mauvaise réputation, le lustre qui fut le sien à la fin du XVe siècle. Il est vrai que, du fait des mouvements du sol, la Ca’ Dario n'est plus depuis longtemps d'équerre, comme on peut le voir sur ce tableau peint par Monet en 1908 (même si Monet n'avait rien d'un géomètre), mais on atteint néanmoins là des sommets dangereux, y compris sans doute pour les immeubles voisins.



La bonne nouvelle, c'est que le délabrement avancé du bâtiment a finalement attiré l'attention des pouvoirs publics : lorsque cette photo fut prise, en août 2009, nous avons constaté la mise en place des échafaudages (on les devine sur la gauche entre la Ca' Dario et la maison voisine) qui annonçaient, espérons-le, l'imminence du début des travaux. La Ca' Dario sera-t-elle donc bientôt sauvée ?

On distingue bien mieux les échafaudages sur cette photo (ainsi que, hélas ! l'une des hideuses antennes de télévision implantées sur le toit : comment peut-on autoriser des horreurs pareilles à Venise ?)

On voit bien aussi, par comparaison avec l'immeuble d'à côté, qu'il est urgent d'intervenir en profondeur sur la Ca' Dario !

... le chantier avance (en tous cas, on l'espère) : la Ca' Dario est maintenant emmaillotée de ses "champs opératoires" :

Photo de l'arrière de la Ca’ Dario, depuis le campiello Barbaro (un des plus ravissants de tout Venise) : les travaux sont engagés. Dire qu'ils "vont bon train" serait peut-être exagéré, car ça ne grouille quand même pas sur les échafaudages.

Ben à ce jour, le palais est toujours bien emballé et sous les échafaudages. Pas beaucoup de bruit et peu d'agitation autour. Nous sommes à Venise.



Depuis l'autre rive du Canalgrande, au téléobjectif, la seule chose que l'on apprends, c'est le nom et l'adresse du propriétaire :


A la fondation Gungenteim on vous explique toujours que ce sont des anglais, pas faciles à joindre, et patatim et patatam...

Intéressant ! Je me demande qui est derrière "Gardenia srl"...