Venise au fil des rues et des canaux... (3è partie)

La 2e partie des petites balades au hasard et sans ordre préconçu étant à son tour bien saturée d'images, et donc bien lourde et longue à ouvrir pour qui n'a pas une connexion Internet robuste, je vais placer les photos suivantes dans cette 3e partie... à commencer par ce magnifique gonfalon de St Marc (86 € chez le marchand de couleurs du coin), qui nous rappelle que les Vénitiens sont patriotes —certains diront chauvins !




La corte dell'Albero, ou l'habitat collectif d'époque à la vénitienne (à rapprocher du style du ghetto) :




Puisqu'on en parlait, justement, voici l'équivalent du quartier juif, sur le Campiello de le Scuole :




L'immeuble austère du parquet général près la Cour d'appel de Venise :




Canal de Cannaregio, c'est la première fois que je vois un bateau transportant une aussi énorme citerne... Compte tenu de sa taille et du diamètre des tuyaux (et sachant qu'il n'est pas question ici d'envisager un quelconque récurage de fosses septiques), je pencherais bien pour un livreur de fuel domestique :

CORRECTION : eh bien si ! Renseignements pris, il s'agirait bien, justement, d'un vidangeur de fosses septiques ! Beurk ! Mais bon, c'est bien nécessaire tout de même, dans cette ville qui, pour l'essentiel, n'a pas d'égoûts...




Le casino degli Spiriti : cette maison est supposée hantée et souffre en conséquence d'une réputation détestable... sans que l'on sache très bien si elle est hantée du fait de son nom, ou si elle a été ainsi baptisée du fait des créatures qui y déambulent... Il est encore possible que cette appellation fasse allusion à de "beaux esprits" (ce qu'assurent les rationalistes), davantage qu'à des fantômes (ce que soutiennent les rêveurs). Toujours est-il qu'elle fait aujourd'hui partie d'une maison de retraite dont les pensionnaires, apparemment, ne se plaignent pas des voisins de palier (ni des voisins tout court, eu égard à leur magnifique vue sur la lagune... et l'île-cimetière de San Michele !).

Je ne sais pas pourquoi, mais cette sorte de cour intérieure sur laquelle donnent les balcons qui desservent les appartements, ces couleurs chaudes, ces balustrades de fer forgé qui courent sur toute la longueur du palier, ce linge qui sèche... tout cela me faisait instinctivement penser à Cuba, bien plus qu'à la Sérénissime... Nous étions, il est vrai, en plein dans un mois d'août d'une moiteur quasi-tropicale... mais pour autant, c'était bien toujours Venise, et en particulier la corte de Ca' Dario, dans Santa Croce !

Ambiance typiquement vénitienne (la Venise des Vénitiens) : une petite calle, un petit immeuble de trois étages avec une terrasse biscornue, un rio, un petit pont, l'étal surchargé d'un marchand de journaux qui sait tout sur tous les habitants du quartier... Ponte de Mezo.

Loin du Grand canal et de ses tourbillons :




Depuis le ponte del Tentor :

Le campo San Zan Degolà —la jolie maison à gauche, avec la loggia, a longuement retenu notre attention :




Le campiello de la Comare (ne pas confondre avec la corte du même nom, que j'illustre juste après) :




Corte de la Comare, pas loin de San Barnaba (hélas ! la lumière était vraiment moche...) :




Joli alignement de cheminées à la parade sur le rio terà de l'Isola (notez le pavage irrégulier, caractéristique des rii terà) :

Solitaire, le palazzo Grimani, construit au XVIIe siècle et aujourd'hui plutôt délabré, se dresse sur un campo isolé, le campo San Boldo, doté d'une très belle vera da pozzo et d'un beaucoup plus inhabituel reliquat : les restes du campanile de l'église des Saints Ubaldo et Agathe, église disparue depuis belle lurette...

Corte Gherardi :




Corte Bressana :




Corte Scura :




Ici est tombée une bombe autrichienne le 4 septembre 1916... retrouvez où, sur la piazza San Marco, se trouve cette plaque de commémoration inhabituelle :




Intéressante vieille porte bien préservée, sur le campo Santa Maria Mater Domini :




Depuis le ponte dei Ferali :




Rio dei Orfei :




L'étroite entrée (débouchant sur le Grand Canal) de la calle Mocenigo Ca’ Vecchia :




Depuis le ponte de la Cortesia :

J'ai longtemps hésité avant de vous proposer cette image, parce qu'elle est décidément très touristique, mais après tout, ce sera l'occasion de rectifier une croyance fort répandue, et sérieusement erronée, qui tend à assimiler tout ce que Venise appelle "moro" ou "mori" à des Maures, autrement dit des Arabes.

Tel n'est pas le cas en l'espèce (comme d'ailleurs dans la plupart des cas) : les trois frères Mastelli (dont Rioba au nez de fer) étaient tout simplement Grecs, de la province de Morée, alors dépendance de la Sérénissime, et c'est bien à cette origine que fait référence le campo dei Mori sur lequel (ou à proximité duquel) se dressent leurs statues, même si elles ont par la suite été affublées de sortes de turbans.

Pour connaître toute l'histoire, je vous incite à lire cette page du site e-Venise !