Venise au fil des rues et des canaux... (4è partie, mise à jour 27 juin)

Pour poursuivre cette promenade sans ordre particulier à laquelle je vous convie, voici d'abord une des plus ravissantes terrasses résidentielles de Venise, sur le campo San Giacomo dell'Orio :




Si l'on est descendu à l'arrêt de vaporetto de San Stae, on peut d'ailleurs s'y rendre par le délicieux petit ponte de Megio (un de ces ponts "en biais" comme on les aime) et la calle Larga en passant, chemin faisant, devant plein d'intéressants restaurants :




... Ou en ayant admiré (hum ?) l'enchevêtrement de ces passerelles qui montre, s'il en était encore besoin, que l'administration vénitienne ne s'est pas toujours encombrée de permis de construire...

Après avoir écrasé Pise dans le match des tours (ou campaniles) penchées, Venise démontre que Bruxelles n'a pas le monopole de ces petits bonshommes occupés à satisfaire des besoins plus terre-à-terre que ceux des habituels putti... sans compter que celui-ci, en plus, soutient une couronne de son autre main ! Vous imaginez le symbole...



(Sur une maison du rio Terà San Leonardo, dans Cannaregio).

Un superbe palazzo sur le Grand Canal, un large balcon au niveau du piano nobile, prolongé par une ravissante loggia donnant sur un vaste jardin, et pour compléter le tableau, un petit embarcadère privé où le cabin-cruiser attend notre bon vouloir pour aller faire une promenade sur la lagune, ou une baignade au large dans l'Adriatique... Et quand je pense qu'il y en a qui se plaignent que la vie est dure...!

Encore un joli lieu illustré par Pratt dans Fable de Venise :




La piazza n'a pas le monopole de ces mâts porte-étendard hauts et fiers, surmontés du lion doré à la feuille... Certes, il y en a trois de rang devant St Marc, mais des exemplaires isolés se retrouvent çà et là : sur la campo Santa Margarita, devant la Scuola San Giovanni, ou ici, sur le campo Sant' Alvise :




Gros plan sur le sommet du campanile :

Et pour continuer notre vagabondage, cette fois avec des photos prises en mai 2010, voici d'abord une évidence nécessaire : comment appeler un hôtel, sinon "Eden", lorsqu'il est érigé dans le "Volto Santo" (Sainte Face) ?




Cette photo de la Vigna ne présente pas un grand intérêt, si ce n'est que j'ai débarrassé les lieux des horribles squelettes des ex-gazomètres qui les défigurent habituellement. Ils auraient dû être démantelés depuis des années mais, faute de fonds, ils y sont toujours... Je ne suis pas très habile à opérer ce genre de "nettoyage" complexe dans Photoshop, à vous de juger si j'y suis correctement parvenu.




Difficile de résister au charme du ponte Chiodo en fin d'après-midi... malgré la déplaisante et inesthétique poutrelle qui jaillit de la maison d'à côté




C'est avec intérêt que nous avons remarqué que l'église Santa Maria Maddalena, que nous n'avions encore jamais vue, présente non seulement une forme circulaire inhabituelle (mais souvent dictée par les impératifs d'espace disponible, comme à la Salute), mais également d'évidentes références maçonniques plutôt rares autant en évidence au fronton d'une église catholique, par ailleurs d'une rare sobriété décorative. Il faut dire que son architecte, Tommaso Temanza, était un disciple de Francesco Milizia, franc-maçon de renom au XVIIIe siècle :




Pas loin des Apostoli, je m'arrête souvent devant la boutique d'un photographe qui cherche depuis des mois à vendre son fonds de commerce traditionnel, apparemment sans succès. Il y vend de fort belles photos des années 50 et 60, illustrant souvent les stars qui venaient à la Mostra :




Rosa Salva possède plusieurs établissements à son enseigne dans Venise. Celui-ci est près de la piazza :




Pas loin de là, le sotoportego calle Catullo, avec de jolis reflets :




Quant à cet autre sotoportego (Molin, dans Cannaregio), j'ai bien aimé la manière dont les fenêtres, murée ou pas, se répondaient l'une à l'autre dans cet alignement de plans successifs d'ombre et de lumière... Enfin, à dire vrai, c'est ma femme qui m'a fait remarquer tout cela, et elle a eu raison !

Le si caractéristique campo della Chiesa...



... campo au bord duquel on a récemment planté quelques unes de ces nouvelles paline en plastique... Même de loin, elles ne peuvent guère faire illusion avec leurs reflets brillants et bleutés. Et de près ? Je vous laisse juges...




Comme dans un fauteuil !




Petit coin de Venise, admirable comme tant d'autres, dans la lumière dorée de la fin de journée, après l'orage :




Et le merveilleux campo de l'Abbazia, toujours aussi énigmatique...






... et retour à la maison sans oublier d'admirer la coupole "mini San Marco" des Apostoli :

Un topo abandonné...




Les Grecs, toujours aussi photogéniques...




Et le Marala, un de ces yachts à l'ancienne comme on les aime... Pas un de ces gratte-ciel flottants qui défigurent le bacino, non, mais une petite merveille des années 30 qu'aurait pu commander Corto Maltese... ou, à la rigueur, le capitaine Haddock...




Un bel embarcadère sur le rio San Pantalon :




Et une porte d'eau aujourd'hui murée :

Venise n'est pas absolument belle partout, même le plus acharné de ses aficionados devra en convenir. Mais Venise, plus que n'importe quelle autre ville, et même quand vous la connaissez, a le don de vous surprendre encore et toujours par des irruptions de splendeur auxquelles on ne s'attendait pas :




Le deuxème cloître de San Francesco della Vigna, avec son magnifique pozzo :

Même quand la photo est en couleurs, j'ai toujours l'impression que la façade des Gesuati est en noir et blanc...

Je ne serais pas étonné si, un de ces quatre matins, je la retrouvais couverte d'échafaudages, pour un ravalement qui durera des mois, voire des années, comme c'es (trop) souvent le cas à Venise !




Le magnifique campanile de Santo Stefano :




... Et un petit canal tranquille avec de petits ponts individuels pour rentrer chez soi :