Venise au fil des rues et des canaux... (6e partie, mise à jour 28 août 2011)

La solitude à Venise est rare, mais existe...


J'ai mes pauvres !


Ponceaux privés sur le rio de San Vidal :




Les secrets de Venise...


Fagots à balais sur le bord du Grand Canal, comme on en voyait dans les années 50-60 à Paris...


Sur le campo della Bragora, on a effacé la Mort... Est-ce pour complaire aux desiderata des touristes qui occupent le palazzo Gritti Badoer reconverti en hôtel de luxe qu'on a ainsi mutilé le nizioleto? Ridicule!




Gondole sens dessus dessous au squero de San Trovaso :

Regardez ces arches, bien visibles sur le flanc de l'église des Gesuati, et devant lesquelles des milliers de touristes passent chaque jour sans avoir la moindre idée de ce qu'elles signifient... Il y a quelques siècles, ces voûtes avaient été conçues pour permettre à un canal de passer sous l'église, canal comblé depuis... ce qui donne une idée de ce qu'était le "plafond" à l'époque... aujourd'hui à guère plus de 30 cm du sol:

Il reste encore une place au soleil...


La nature tente de reprendre ses droits...

Un jour qu'une épidémie de peste sévissait sur Venise, une jeune Castellota peignit un tableau (dont on a tout lieu de croire qu'il était naïf) représentant la Vierge entourée de divers saints censés servir de viatique contre cette épidémie. Le tableau fut accroché dans le sottoportego qui donne sur la corte Nova (celle qui est derrière San Leonardo) et les habitants de la corte prirent l'habitude de s'y retrouver pour prier devant cette nouvelle icône. Miracle ou régression naturelle de l'épidémie? Toujours est-il que, dit-on, les habitants de quartier qui venaient prier dans le sottoportego n'étaient pas touchés par la maladie, et que plus personne dans la corte n'en mourut.

En souvenir de ce miracle, on n'a même pas conservé le nom de la jeune fille, ni retenu ce qu'il advint d'elle ensuite; l'on choisit plutôt, chacun ses goûts, d'insérer dans le pavement une petite dalle en grès rouge qui commémore l'événement et dont on dit encore aujourd'hui que marcher dessus porte bonheur. Ou malheur, bien sûr, selon qui vous raconte l'histoire...

Qui vous retient d'essayer?

Une vision familière aux habitués de Venise (je comprends bien que cette photo pourra être plus ésotérique aux yeux des autres...):


Des masques bon marché, fabriqués en Chine à la chaîne, emballés dans des sacs en plastique pour le dernier tronçon du voyage qui les amènera du magazzino jusqu'au magasin, où d'insouciants touristes pourront les acheter:


Que peut-il bien y avoir derrière ce portail...? Sempiternelle question du Vénétophile errant...


Quand on sait regarder, on peut trouver un peu partout à Venise les détails les plus surprenants et les plus parlants à propos de l'interpénétration des styles et des époques, y compris dans les endroits les plus improbables, dans pas exemple ici, dans la cour du Cercle militaire de la riva degli Schiavoni (caserne Cornoldi), ouverte (très partiellement) à l'occasion de la Biennale 2011... On n'avait évidemment pas le droit d'y faire de photos.


Cette maison au pignon apparemment impossible ressemble à un trompe-l'œil... mais n'en est bien sûr pas un. À Venise, tout ce qui semble impossible est forcément possible! Pour celles et ceux que cela amuserait, elle est calle de la Vida, dans Castello.

Toujours dans Castello, un ravissant palazzo, le Contarini dit "de la porte de fer", aujourd'hui reconverti en hôtel:

Sottoportego Tagiapiera, un haut-lieu de l'imaginaire prattien :